「イッツ・ア・クローズドワールド」 公演情報 楽園王「「イッツ・ア・クローズドワールド」」の観てきた!クチコミとコメント

  • 満足度★★★★★

     大方にとって極めて不思議な世界なのではあるまいか? 

    ネタバレBOX

    というのも時間・空間が普段人々の意識することの無い物理的場に於いて変容しているように見えるよう構成されているからである。もっと分かり易く言えば、騙し絵の世界のようなものと考えて頂いて良かろう。無論、作家の目論見に乗っかって、voyantを気取ってみるのも悪くない。ここでいうVoyantは、Rimbaudが有名な手紙“la Lettre du voyant”で示したコンセプトに従って考えてくれればよい。フランス語の分かる方は 以下に原文を載せておくので訳してみると良かろう。大して難しい文章ではない。
     閑話休題。さて、今作に戻るとしようか。観客は上に述べたような事情から大別してVoyantとそうでない者、そして場を意識できる者に分けられる。各々の立場ごとに様々な解釈が可能である。取り敢えず、一つの立場から眺めてみることにしよう。
     時間と空間が場という無規定の直接性の上に恰も時間の不可逆性やアリバイが成立する根拠である“ある存在は同時に別の場所に存在する事ができない”を無視し得るかのような展開に見える場面が出来する点を如何様に解釈するか? 作家が信じ、実践しようとしていることは何か? 何故、このように回りくどい表現形式を採っているのか? 等々興味は尽きないのであるが、一方で確実なことがある。それは、舞台上に並べられたたくさんのペットボトルと、水をちびちび飲むことしかできない社会、壁際をしか歩けない家系の話などトンデモ系とも思える逸話が繰り返し変奏されつつ現れると同時に掛かってくる電話に受話器を取り上げても、着信音が鳴りつづけ恰も時間が重層化しているかのような錯覚を意図的に起こさせている点にどんな意味が込められたのか? 等々の問いの果てにふと気付くことがあるということである。光があれば闇を生じ、闇を光は駆逐するが、光の届かぬ境界をもまた示すことになるという事実だ。即ち、様々に解釈されることが総て、光り輝くと錯覚させられている現代日本に生きる我々に闇を示唆しているという点である。このように考えた時、水の意味するものは明らかであろう。我々の身体を構成する諸要素の内最もパーセンテージが高いものは、水分即ち水である。生命が海から生まれ、我々の血液の成分も海水に似ているばかりではなく、羊水の成分は更に海水に近い。そして我らは母の子宮内で系統発生を辿る。いわば水は命そのものの象徴である。然るに今、その命の水がプラスチックや核核種、化学物質などによって深刻な汚染に見舞われている。そればかりではなく、水メジャーによる奴隷化の憂き目も懸念されているのは周知の事実である。水が支配されれば、無論、農産物も支配される。何もモンサントや住友化学などによる遺伝子組み換えによる農業奴隷化に留まらないのである。今作、ちょっと目を凝らすとこの程度のことは楽に見えてくる。
     この表現するに難しい作品を、役者陣が極めて雄弁に表現してくれた。優れた役者陣に拍手を送りたい。

     オット、大切なことをもう一つ書き忘れていた。かつて壁が一杯あり、現在は唯だだっ広い、壁も何もない空間になってしまった場所を妹と親友が行く場面が出てくるのだが、これも無論、盛んに復興を喧伝している(つまり現実とは反対にユートピアとして)原発人災被災地(現実にはディストピア)の喩であろう。ここにも、明暗の対比によって一つのシーンに二つのことが同時に描かれ互いが互いを打ち消し合いつつ、我らの解釈を待ち受けている構造が露出しているのだ。

    Texte de la Lettre du voyant de Rimbaud

    Charleville, 15 mai 1871
    à P. Demeny


    J'ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. je commence de suite par un psaume d'actualité :

    CHANT DE GUERRE PARISIEN

    - Voici de la prose sur l'avenir de la poésie-

    Toute poésie antique aboutit à la poésie grecque, Vie harmonieuse. - De la Grèce au mouvement romantique, moyen âge, - il y a des lettres, des versificateurs. D'Ennius à Theroldus, de Theroldus à Casimir Delavigne, tout est prose rimée, un jeu, avachissement et gloire d'innombrables générations idiotes : Racine est le pur, le fort, le grand. - On eût soufflé sur ses rimes, brouillé ses hémistiches, que le Divin Sot serait aujourd'hui aussi ignoré que le premier venu auteur d'Origines. - Après Racine, le jeu moisit. Il a duré deux mille ans !

    Ni plaisanterie, ni paradoxe. La raison m'inspire plus de certitudes sur le sujet que n'aurait jamais eu de colères un Jeune-France. Du reste, libre aux nouveaux d'exécrer les ancêtres : on est chez soi et l'on a le temps.

    On n'a jamais bien jugé le romantisme. Qui l'aurait jugé ? Les Critiques ! ! Les Romantiques, qui prouvent si bien que la chanson est si peu souvent l'œuvre, c'est-à-dire la pensée chantée et comprise du chanteur?

    Car JE est un autre. Si le cuivre s'éveille clairon, il n'y a rien de sa faute. Cela m'est évident . J'assiste à l'éclosion de ma pensée : je la regarde, je l'écoute : je lance un coup d'archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d'un bond sur la scène.

    Si les vieux imbéciles n'avaient pas trouvé du Moi que la signification fausse, nous n'aurions pas à balayer ces millions de squelettes qui, depuis un temps infini, ont accumulé les produits de leur intelligence borgnesse, en s'en clamant les auteurs !

    En Grèce, ai-je dit, vers et lyres, rythment l'Action. Après, musique et rimes sont jeux, délassements. L'étude de ce passé charme les curieux : plusieurs s'éjouissent à renouveler ces antiquités : -c'est pour eux. L'intelligence universelle a toujours jeté ses idées naturellement ; les hommes ramassaient une partie de ces fruits du cerveau ; on agissait par, on en écrivait des livres : telle allait la marche, l'homme ne se travaillant pas, n'étant pas encore éveillé, ou pas encore dans la plénitude du grand songe. Des fonctionnaires, des écrivains. Auteur, créateur, poète, cet homme n'a jamais existé !

    La première étude de l'homme qui veut être poète est sa propre connaissance, entière. Il cherche son âme, il l'inspecte, il la tente, l'apprend. Dès qu'il la sait, il la doit cultiver : cela semble simple : en tout cerveau s'accomplit un développement naturel ; tant d'égoïstes se proclament auteurs ; il en est bien d'autres qui s'attribuent leur progrès intellectuel ! - Mais il s'agit de faire l'âme monstrueuse : à l'instar des comprachicos, quoi ! Imaginez un homme s'implantant et se cultivant des verrues sur le visage.

    Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.

    Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, - et le suprême Savant ! - Car il arrive à l'inconnu ! - Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive à l'inconnu ; et quand, affolé, il finirait par perdre l'intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu'il crêve dans son bondissement par les choses inouïes et innommables : viendront d'autres horribles travailleurs; ils commenceront par les horizons où l'autre s'est affaissé!

    - La suite à six minutes. -

    Ici j'intercale un second psaume hors du texte : veuillez tendre une oreille complaisante, et tout le monde sera charmé. - J'ai l'archet en main, je commence :

    MES PETITES AMOUREUSES

    Voilà. Et remarquez bien que, si je ne craignais de vous faire débourser plus de 60 c. de port, -moi pauvre effaré qui, depuis sept mois, n'ai pas tenu un seul rond de bronze ! - je vous livrerais encore mes Amants de Paris, cent hexamètres, Monsieur, et ma Mort de Paris, deux cents hexamètres !

    - Je reprends :

    Donc le poète est vraiment voleur de feu.

    Il est chargé de l'humanité, des animaux même ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions. Si ce qu'il rapporte de là-bas a forme, il donne forme ; si c'est informe, il donne de l'informe. Trouver une langue ;

    - Du reste, toute parole étant idée, le temps d'un langage universel viendra ! Il faut être académicien, plus mort qu'un fossile, - pour parfaire un dictionnaire, de quelque langue que ce soit. Des faibles se mettraient à penser sur la première lettre de l'alphabet, qui pourraient vite ruer dans la folie ! -

    Cette langue sera de l'âme pour l'âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant. Le poète définirait la quantité d'inconnu s'éveillant en son temps, dans l'âme universelle : il donnerait plus que la formule de sa pensée, que l'annotation de sa marche au Progrès ! Énormité devenant norme absorbée par tous, il serait vraiment un multiplicateur de progrès !

    - Fin de l'extrait étudié -


    - Suite de la lettre -

    Cet avenir sera matérialiste, vous le voyez. -Toujours pleins du Nombre et de l'Harmonie, les poèmes seront faits pour rester. -Au fond, ce serait encore un peu la Poésie grecque.

    L'art éternel aurait ses fonctions, comme les poètes sont citoyens. La poésie ne rythmera plus l'action ; elle sera en avant.

    Ces poètes seront ! Quand sera brisé l'infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l'homme -jusqu'ici abominable, - lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l'inconnu ! Ses mondes d'idées différeront-ils des nôtres ? - Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses ; nous les prendrons, nous les comprendrons.

    En attendant, demandons aux poètes du nouveau, - idées et formes. Tous les habiles croiraient bientôt avoir satisfait à cette demande : -ce n'est pas cela !

    Les premiers romantiques ont été voyants sans trop bien s'en rendre compte: la culture de leurs âmes s'est commencée aux accidents: locomotives abandonnées, mais brûlantes, que prennent quelque temps les rails. -Lamartine est quelquefois voyant, mais étranglé par la forme vieille. - Hugo, trop cabochard, a bien du VU dans les derniers volumes : Les Misérables sont un vrai poème. J'ai Les Châtiments sous main : Stella donne à peu près la mesure de la vue de Hugo. Trop de Belmontet et de Lamennais, de Jehovahs et de colonnes, vieilles énormités crevées.

    Musset est quatorze fois exécrable pour nous, générations douloureuses et prises de visions, - que sa paresse d'ange a insultées ! Ô ! les contes et les proverbes fadasses ! ô les Nuits ! ô Rolla ! ô Namouna ! ô la Coupe! tout est français, c'est-à-dire haïssable au suprême degré; français, pas parisien ! Encore une œuvre de cet odieux génie qui a inspiré Rabelais, Voltaire, Jean La Fontaine, commenté par M. Taine ! Printanier, l'esprit de Musset ! Charmant, son amour ! En voilà, de la peinture à l'émail, de la poésie solide ! On savourera longtemps la poésie française, mais en France. Tout garçon épicier est en mesure de débobiner une apostrophe Rollaque; tout séminariste emporte les cinq cents rimes dans le secret d'un carnet. A quinze ans, ces élans de passion mettent les jeunes en rut ; à seize ans, ils se contentent déjà de les réciter avec cœur; à dix-huit ans, à dix-sept même, tout collégien qui a le moyen fait le Rolla, écrit un Rolla ! Quelques-uns en meurent peut-être encore. Musset n'a rien su faire. Il y avait des visions derrière la gaze des rideaux : il a fermé les yeux. Français, panadis, traîné de l'estaminet au pupitre du collège, le beau mort est mort, et, désormais, ne nous donnons même plus la peine de le réveiller par nos abominations !

    Les seconds romantiques sont très voyants : Théophile Gautier, Leconte de Lisle, Théodore de Banville. Mais inspecter l'invisible et entendre l'inouï étant autre chose que reprendre l'esprit des choses mortes, Baudelaire est le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu. Encore a-t-il vécu dans un milieu trop artiste ; et la forme si vantée en lui est mesquine. Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles.

    Rompus aux formes vieilles : parmi les innocents, A. Renaud, - a fait son Rolla, - L. Grandet, - a fait son Rolla ; - les gaulois et les Musset, G. Lafenestre, Coran, C. L. Popelin, Soulary, L. Salles. Les écoliers, Marc, Aicard, Theuriet ; les morts et les imbéciles, Autran, Barbier, L. Pichat, Lemoyne, les Deschamps, les Des Essarts ; les journalistes, L. Cladel, Robert Luzarches, X. de Ricard ; les fantaisistes, C. Mendès ; les bohèmes ; les femmes ; les talents, Léon Dierx et Sully-Prudhomme, Coppée; -la nouvelle école, dite parnassienne, a deux voyants, Albert Mérat et Paul Verlaine, un vrai poète. Voilà. Ainsi je travaille à me rendre voyant. Et finissons par un chant pieux.

    ACCROUPISSEMENTS

    Vous seriez exécrable de ne pas répondre : vite, car dans huit jours je serai à Paris, peut-être.

    Au revoir.
    A. RIMBAUD.

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    2018/09/09 13:29

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  •  実に示唆に富んだ作品でしたね。興味深く拝見しました。
                        ハンダラ 拝

    2018/09/10 02:32

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